JL Rouvillain, Th Chevillotte, N Reina, O Labrada Blanco, M Abidi, C Zekhnini,
P Carret
Fort de France – Martinique
Introduction : L’objectif de cette étude est d’évaluer les résultats fonctionnels à long terme de la suture percutanée des ruptures fraiches de tendon d’Achille selon la technique de Ma et Griffith réalisée avec une aiguille spéciale.
Matériel et Méthode : Sur 198 patients ayant bénéficié cette technique de janvier 2001 à Novembre 2012, 99 patients ont été revus par un chirurgien extérieur au service.
Il s’agissait de 78 hommes dont 1 ayant présenté une rupture bilatérale et 21 femmes. Le BMI moyen était de 25,38 (20-36).
L’âge moyen lors de la rupture était de 44 ans et 5 mois (22-79).
Le mécanisme de rupture était un accident sportif dans 69 cas, 20 lors d’une chute, 5 lors de la marche, 4 par traumatisme direct et 2 par plaies.
Parmi les ruptures dans un cadre sportif, 50 patients pratiquaient une activité sportive régulière. Selon la cotation Arpège, il y avait 11 compétiteurs, 39 loisirs, 10 actifs
12 patients présentaient des antécédents de tendinopathie chronique avant la rupture dont un avec un antécédent de peignage du tendon d’Achille
Pour chaque cas, le traitement consistait en une suture percutanée selon la technique de Ma et Griffith (avec un fil Ethibon 3 d’abord puis Vicryl 2) et d’une immobilisation de six semaines. Trois semaines avec une botte en résine avec pied en équin et 3 semaines avec la cheville le plus proche de 90°
Résultats : Le recul moyen lors de la revue des 99 patients était de 30 mois (12-114).
On notait dix complications : trois infections du site opératoires, dont deux sur antécédent chirurgical trois tendinites chroniques, deux re-ruptures, (à 2 et 5 mois) une thrombose veineuse profonde et une algodystrophie.
Sur 3 tendinopathies chroniques, deux ont dues être reprises pour peignage du tendon calcanéen. L’autre patient se plaignant de douleurs chroniques avait une re-rupture liée à un accident du travail.
Il n’y avait aucune lésion du nerf sural
42 patients présentaient une largeur du tendon traité augmentée et 21 une amyotrophie du mollet. Un déficit de la flexion dorsale a été retrouvé chez 25 patients
L’appui monopodal était possible dans 94 cas, le saut monopodal dans 82 cas (86%), la marche sur les pointes 78 (82%). Le délai moyen de retour au travail était de 85 jours, and le délai de retour aux activités sportives était de 5 mois. Les 11 compétiteurs de la série ont repris au même niveau en moyenne à 6 mois.
Discussion : La suture percutanée utilisée dans cette série est peu couteuse. Elle nécessite une aiguille suffisamment rigide et courbe pour tranverser le tendon. Au début nous avons utilisé une aiguille de redon modifiée, puis l’aiguille maintenant l’aiguille « Suturach® » (FH Orthopedics, Heimsbrunn, France). Cette technique est reproductible et facile à enseigner. Dans cette série, elle a été réalisée par de nombreux opérateurs avec différents niveaux de formation.