A Razian (Bruxelles)
Depuis quelques années l’impression 3D a pris une place très importante dans notre société à tel point qu’on parle de la 4° révolution industrielle.
La médecine, en particulier l’orthopédie profite de cette avancée technologique essentiellement pour la chirurgie froide.
Cependant après une mure réflexion il nous est apparu que l’impression 3D pouvait avoir sa place dans la chirurgie d’urgence en traumatologie.
Pour se faire, nous avons mis au point ce protocole qui a toute sa place et peut ambitionner de devenir un protocole de prise en charge standard des fractures complexes en traumatologie.
Principe de ce protocole :
1. patient arrive avec une fracture complexe aux urgences, par complexe nous voulons dire une fracture articulaire à plusieurs fragments. Elle sera en premier lieu diagnostiquée par une radiographie.
2. on réalise un scanner aux urgences de la fracture le jour même,
3. on confirme la complexité de la fracture et on introduit le patient après un consentement éclairé dans le protocole.
4. le patient doit être programmé au bloc opératoire dans les 48h après son admission sauf si d’autres urgences sont prioritaires.
5. on envoie à l’imprimante 3D les images à reconstruire en une pièce taille 1/1 de la fracture.
6. la pièce 3D obtenue va être étudiée et traité pour 2 approches, la première consistera à organiser la commande de matériel d’ostéosynthèse en ayant au préalable utilisé des pièces fantômes sur la pièce imprimée en 3D; la seconde consistera à planifier l’approche chirurgicale du patient cad la ou les voies d’abords et d’anticiper par la même occasion les complications per opératoire.
7. on opère le patient dans les 48h avec une commande de matériel limitée à l’intervention et la technique opératoire planifiées auparavant.
Les paramètres étudiés :
Pour évaluer ce protocole, l’étude a consisté à comparer la durée opératoire avec notre banque de données des interventions équivalentes réalisées jusqu’à ce jour dans notre bloc opératoire
A évaluer le cout de l’intervention en matériel commandé, si on commande moins on dépense moins en transport en stérilisation et en gestion de matériel (logistique)
A évaluer le ressenti du chirurgien dans sa prise en charge du patient au bloc avec un questionnaire centré sur l’avis subjectif de l’opérateur (durée, confiance / stresse, complications) score de bien être
Enfin on a évalué le post op du patient et les éventuelles complications ou durée de séjours afin de voir si cela a un impact ou pas.
Intérêt divers de l’impression 3D : les pièces imprimées peuvent servir à la formation des étudiants en utilisant ces derniers durant les cours ou lors de cours pratiques.
Il peut aussi y avoir un retour sur investissement si le patient souhaite absolument obtenir la pièce imprimée en 3D de la lui vendre (ceci est une option possible mais à gérer par l’hôpital).