018. Cimentation directe d’une cupule à double mobilité dans l’acétabulum dans les prothèses totales de hanche : résultats cliniques et radiographiques au recul minimal de 5 ans

A Antoniadis, Th Royon, J Wegrzyn
(Lausanne, Suisse)

Introduction :

Les cupules à double mobilité (DMC) cimentées sont habituellement utilisées en combinaison avec un anneau de soutien acétabulaire. En effet, la cimentation d’un composant acétabulaire de type «métal-back» directement dans l’acétabulum natif reste controversée car potentiellement associée à une augmentation des taux de descellement aseptique. Cette étude a pour but d’évaluer les résultats cliniques et radiographiques des cupules à double mobilité cimentées dans l’acétabulum natif dans les prothèses totales de hanche (PTH) primaires.

Matériel et méthodes :

49 PTH (48 patients, âge moyen de 78 ans (écart de 51 à 91)) réalisées avec cimentation directe d’une DMC dans l’acétabulum ont été inclues prospectivement dans notre registre de prothèses et revues rétrospectivement. Le résultat clinique était évalué en utilisant le score de Harris (HHS). Le résultat radiographique incluait des mesures du positionnement des implants ainsi que la survenue et la progression d’un liseré autour de la DMC. Les complications étaient rapportées avec une attention particulière concernant l’échec de fixation de l’implant cimenté et le descellement aseptique.

Résultats :

Au recul moyen de 7 années (écart de 5 à 8), le score HHS pré- versus post-opératoire a augmenté de 47 (écart de 30 à 58) à 92 points (écart de 80 à 98) (p<0.01). Des liserés focalisés et non évolutifs ont été observés dans 7 cas (14 %) en zone 1 de DeLee et Charnley sans qu’aucune progression des liserés ou aucun descellement aseptique de la DMC n’ait été observé.

Discussion :

Les DMC ont démontré leur efficacité dans la prévention et/ou la prise en charge de l’instabilité, en particulier chez les patients à haut risque de luxation ou pour les PTH réalisées pour fracture du col fémoral. Avec l’avènement des polyéthylènes «cross-linked» et l’amélioration du design des implants, les problèmes originels liés à l’usure précoce et à la luxation intra-prothétique rapportés avec la première génération de DMC sont devenus rares. Les études sur cette technique sont peu nombreuses et souvent limitées à un suivi de 2 à 4 années. Notre étude permet d’évaluer ces résultats avec un suivi d’au minimum 5 années, avec des résultats encourageants sur le plan clinique et radiographique, sur une population de patients âgés et/ou fragiles. Elle permet d’éviter l’utilisation d’une DMC modulaire ou d’un anneau de soutien acétabulaire lorsque la tenue non cimentée press-fit est jugée précaire, d’éviter l’ajout de vis dont le placement peut mener à des complications neurovasculaires et est moins onéreuse.

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