Ph Hernigou
(Créteil)
Si les relations entre la hanche et le rachis sont à la mode, en particulier pour le risque de luxation, la manière d’approcher ce problème a varié dans le temps et n’a pas forcément résolu tous les problèmes. À partir d’une expérience de maintenant 45 ans d’orthopédie sur la hanche et sur le rachis, l’auteur propose d’individualiser trois périodes.
La première période, allant de 1980 à 1995, où l’attention était focalisée sur le rachis et en particulier sur la correction des déformations des spondylarthrites ankylosantes, avant d’envisager le traitement des hanches. Le bon rachis était la première préoccupation et la hanche ne venait qu’en 2e position.
Dans la deuxième période entre 1995 et 2010, les spondylarthrites ankylosantes caricaturales ayant disparu du paysage orthopédique, le rachis a pratiquement été oublié et les interventions sur la hanche se faisaient parfois sans même regarder les radiographies du rachis, ce d’autant que l’avènement de la safe zone de Lewinneck et de la double mobilité permettait d’oublier le mauvais rachis.
A partir de 2010, comme les hanches continuaient à se luxer et en particulier plus souvent lorsqu’elles étaient dans la « safe zone » qu’en dehors, et comme la double mobilité n’était pas l’arme absolue contre la luxation en particulier dans les révisions, le rachis sournois est revenu au-devant de la scène et a été considéré comme la cause (le truand) de toutes les luxations et de tous les malheurs de la hanche.
The relationship between the hip and the spine is fashionable, particularly for the risk of dislocation. In that case, the way of approaching this problem has varied over time and has not necessarily solved all the issues. Based on 45 years of experience in orthopedics on the hip and spine, the author proposes to individualize three periods.
The first period, from 1980 to 1995, was focused on the spine, particularly on the correction of ankylosing spondylitis deformities, before considering treatment of the hips. The “good” spine was the first concern, and the hip only came in 2nd place.
In the second period between 1995 and 2010, the caricatured ankylosing spondylitis having disappeared from the orthopedic landscape, the spine was practically forgotten, and surgeons performed hip arthroplasty, sometimes without even looking at the x-rays of the spine, especially since the Lewinneck’s safe zone and dual mobility from a theoretical point made it possible to forget the “bad” spine.
From 2010, as the hips continued to dislocate in particular more often when they were in the « safe zone » than outside, and as dual mobility was not the absolute weapon against dislocation in particularly in revisions, the “ugly” spine came back to the forefront. It was considered the cause (the trickster) of all hip dislocations and misfortunes.