J. Allain (Créteil)
Ceramic head fractures results. How to treat them?
But de l’étude :
Etablir le pronostic après la survenue d’une fracture de tête en céramique à partir de 105 cas provenant de 35 centres. Nous avons étudié l’apparition de complications postop, l’évolution radiographique et établi le taux de reprise itérative ainsi que les courbes de survie.
Résultats :
A un recul moyen de 3.5 ans (0.5 à 20 ans) 23% de descellements cotyloïdiens et 21% de descellements fémoraux sont survenus. Finalement une 2ème reprise a dû être réalisée dans 33 cas (31,5%), une 3ème reprise dans 8 cas et une 4ème reprise dans 2 cas, pour infection, descellement des implants, métallose ou fracture itérative de la tête fémorale. Des particules d’alumine ont été retrouvées lors d’études histologiques dans 13 cas (39%), persistant soit dans la néosynoviale (7 cas), soit enchâssées dans le cotyle en polyéthylène (6 cas). Parmi les 27 cas de reprise itérative de PTH dont la nouvelle tête était en métal, 20 étaient déformées par ovalisation, témoignant d’une usure du métal. Au total, le taux de survie à 5 ans était de 63%. Il était statistiquement influencé par les facteurs suivants : 1) Changement ou non du cotyle prothétique (p=0.01), le taux de survie à 5 ans étant de 68 % lorsque le cotyle avait été changé pour 36 % dans le cas contraire, 2) Matériau de la nouvelle tête fémorale (p=0.01), le taux de survie à 5 ans étant de 56 % lorsqu’une tête métal avait été implantée lors de la reprise et de 76,5 % dans le cas contraire, 3) Réalisation ou non d’une exérèse de la néosynoviale (p=0.005), le taux de survie à 5 ans étant de 49,5 % lorsqu’une exérèse simple de la néocapsule avait était réalisée et de 73% après une exérèse de type tumorale.
Conclusion :
Les fractures de têtes en céramique sont rares mais potentiellement grave. Une attitude thérapeutique adaptée aux conséquences de cette complication est indispensable pour éviter la survenue de descellements précoces des implants et de métallose aboutissant à des reprises itératives. Elle doit théoriquement comporter la mise en place d’une nouvelle tête en céramique, le changement de la cupule et de la tige fémorale (pour avoir un cône morse vierge), et l’exérèse pseudo-tumorale de la néo-capsule pour retirer le maximum de fragments de céramique.