JM Bouler. (Nantes).
Local delivery of bisphosphonate from coated orthopedic implants increases mechanical stability of implants in osteoporotic rats.
Les revêtements en hydroxyapatite (HA) ont prouvé leur efficacité à accélerer la repousse osseuse péri-implantaire et à améliorer la stabilité secondaire des prothèses de hanches sans ciment depuis plus de 15 ans. Plus spécifiquement, il a été montré que les revêtements HA augmentaient la résistance à la fatigue de l’interface os-implant fémoral. Cependant, le registre suédois des arthroplasties de hanches montre que seul 75% des PTH posées chez le sujet de moins de 50 ans sont encore en place à 10ans. Récemment il a été suggéré qu’il serait possible de diminuer le taux de reprise asceptique en agissant par le biais d’inhibiteurs de la résorption osseuse qui pourraient limiter les ostéolyses périmplantaires. Les bisphosphonates (BPs) sont des molécules utilisés contre l’ostéoporose ayant déjà démontré cet effet antirésorption. L’administration systémique (voie orale ou parentérale) de ces BPs a mis en évidence un effet positif sur la protection de l’os jouxtant des implants cimentés ou non cimentés. Cependant ce type d’administration entraîne une faible biodisponibilité des BPs et de ce fait des effets secondaires non négligeables tels que fièvre, ulcères de la gorge ou de l’estomac, dus aux doses importantes employées. Afin de limiter ces effets délétères et d’optimiser la biodisponibilité des BPs, une approche locale par libération de BPs via le revêtement phosphocalcique couvrant les implants non cimentés nous est apparue adaptée.
Cette étude préclinique chez le rat visait à déterminer si une libération de zolédronate (Zometa, Novartis) préalablement greffé sur des cylindres en alliage TA6V revêtus d’HA pouvait améliorer la fixation mécanique secondaire de ces implants dans l’os. Pour ce faire quatre types de cylindres greffés contenant des doses croissantes (0,2 – 2,1 – 8,5 et 16µg) de zolédronate ont été implantées dans des condyles de rats normaux et ostéoporotiques. Après un délai de 3 semaines, les animaux ont été sacrifiés et l’étude de l’architecture osseuse en microscopie électronique à balayage a montré un effet dose-dépendant. Des essais d’arrachement ont également confirmé une amélioration de la fixation osseuse des implants. Les résultats obtenus, sous réserve de confirmation dans un modèle canin ou ovin, ouvre des perspectives quant à l’amélioration de l’ancrage osseux des tiges fémorales ainsi traitées.