O. Gauthier. (Nantes)
Local delivery of bisphosphonates from an injectable calcium phosphate paste in osteoporotic femoral neck – a preliminary sheep study.
L’ostéoporose post-ménopausique est responsable de fractures sévères pouvant altérer notablement la qualité de vie des personnes atteintes. Elle est considérée aujorud’hui comme un problème de santé publique majeur. Sa compréhension est gênée par les difficultés d’études restreintes à l’homme. En effet, l’ostéoporose est une maladie qui évolue lentement et progressivement, nécessitant des études sur de nombreuses années. Le prix élevé de ces études couplé à la longueur des tests cliniques sont autant de paramètres qui nécessitent l’utilisation d’un modèle « gros animal » de l’ostéoporose qui permette de travailler dans des conditions plus proches de la situation pathologique rencontrée chez l’Homme.
Bien que ne reproduisant pas exactement les processus physiopathologiques de l’Homme, la brebis a prouvé son intérêt comme modèle animal d’ostéoporose grâce à l’existence de grandes similarités temporelles et quantitatives entre les profils hormonaux des femmes et des brebis. Aussi avons-nous développé un modèle d’ostéoporose chez la brebis ovariectomisée, avec deux objectifs principaux :
– valider l’induction de l’ostéoporose après castration grâce à des analyses biochimiques et histomorphométriques non-destructives (microtomodensitométrie) sur des prélèvements osseux iliaques réalisés au moment de l’ovariectomie et 6 mois plus tard,
– utiliser ce modèle pour établir la faisabilité d’approches chirurgicales non-invasives pour la prévention des fractures pathologiques liées au processus ostéoporotique. Plus précisément, nous avons envisagé l’injection avec un abord chirurgical a minima d’un substitut osseux phosphocalcique libérant in situ une molécule de la famille des bisphosphonates.
Au terme de cette étude, nous sommes parvenus à démontrer l’induction de l’ostéoporose chez des brebis ovariectomisées et carencées en calcium. L’induction de l’ostéoporose a été mise en évidence par une perte osseuse majeure et par une désorganisation du réseau trabéculaire objectivées par microtomographie, ainsi que par des analyses biochimiques montrant la dégradation de la matrice osseuse.
De même, cette étude a permis la validation de la technique d’injection du substitut osseux dans le col fémoral des animaux par une technique de fémoroplastie adaptée de la technique de kyphoplastie classiquement décrite, et sa capacité à y favoriser une néoformation osseuse.
Cette étude est un préalable indispensable aux études actuellement en cours sur le comportement biologique du substitut phosphocalcique injectable et de son association avec un bisphosphonate en vue de l’augmentation du capital osseux dans le col du fémur et dans le corps des vertèbres lombaires chez la brebis âgée ovariectomisée.
Cette étude semble ouvrir une voie intéressante quant à l’utilisation ultérieure du substitut osseux injectable en chirurgie préventive des effondrements osseux chez l’Homme.