111- 1995-2005 : la Prothèse AKILE CL, 10 ans et après ? - Ankle prosthesis AKILE CL : 1995-2005, 10 years and after ? Prospective series of 70 patients

O. Laffenêtre, L. Villet, D. Chauveau.


Ankle prosthesis AKILE CL : 1995-2005, 10 years and after ? Prospective series of 70 patients.


La prothèse AKILE, est un implant de resurfaçage, congruent, à géométrie trochléo-sphérique, non cimenté, avec un élément intermédiaire doublement curviligne. Elle possède en outre un revêtement de surface en céramique (Carbiocéram®) et une quille tibiale optionnelle verrouillable.

Matériel et méthode
L’évaluation prospective continue a été conduite grâce à la fiche de référence des Sociétés Savantes Françaises AFCP et SFMCP. Inférieur à 50 le résultat est mauvais, entre 51 et 65, moyen, entre 66 et 79 bon, et supérieur à 80, excellent.
5 types successifs d’implants ont été posés : 1 initial, 1bis avec butée antérieure talienne, 2 avec géométrie modifiée, 3 avec revêtement d’alumine cimentable ou non et 4 avec quille optionnelle verrouillable.
Entre 1995 et 2005, 70 prothèses ont été implantées chez 31 femmes et 36 hommes, d’âge moyen 55 ans, opérés 36 fois à droite, 28 à gauche (trois cas bilatéraux). Le recul moyen est de 48 mois. 24 allongements per cutané du tendon calcanéen (34,3%) ont été réalisé durant l’intervention. Le score moyen pré-opératoire est passé au plus grand recul de 27,3 (0 – 45) à 68,7 (23 – 93).

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Parmi les complications, on note : 3 fractures malléolaires per-opératoires, 4 retards de cicatrisation, 11 conflits sous-malléolaires, 2 tendinopathies calcanéennes, 3 luxations antérieures du patin (uniquement types 1), 3 descellements de la pièce tibiale (type 2 cimenté) réglés par changement de ce seul élément, 3 sepsis ayant fait réaliser une arthrodèse. Le taux d’arthrodèse global est de 17,1%.

Discussion
On note 34,3 % d’excellents résultats, 38,7 % de bons, 8,6 % de moyens et 18,4 % de mauvais. La dernière génération (type 4) reste pénalisée par son faible nombre et un descellement septique, sans lequel le score moyen post-opératoire serait à 80,5/100. Grâce à cette évaluation prospective continue, les complications impliquées au développement ont été rapidement analysées, et les implants modifiés en conséquence. La fixation sans ciment, gage de longévité, ne peut se concevoir qu’avec une quille, facteur d’ancrage osseux essentiel, qui permet de faire chuter le nombre d’échec mécanique tibial de manière significative.

Conclusion
Le suivi prospectif continu durant le développement de cet implant montre sa fiabilité progressive comparée à la concurrence avec 73% de bons et très bons résultats.
Cette étude prend en compte la courbe d’apprentissage, l’évolutivité en temps réel des implants et le problème des conflits péri-articulaires, facteur de douleurs séquellaires, sources d’une forte proportion d’échecs initiaux non directement imputables au concept de prothèse totale de cheville. L’attention systématique, portée scrupuleusement à l’environnement péri-malléolaire lors de l’implantation initiale, associée à la généralisation de l’utilisation d’implants non cimentés à quille, justifie la poursuite de l’utilisation et de l’évaluation de ces implants qui, dans des indications bien choisies, présentent des résultats bien supérieurs à ceux d’une arthrodèse tant sur le plan du résultat fonctionnel que de la qualité de vie.

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